Krall le protecteur ?

Krall était dans une période de l’adolescence ou on ne sait trop ce que l’on veut faire, ça ne l’empêchait d’avoir une idée assez précise de la carrière qu’il voulait avoir. Il avait décidé depuis bien longtemps déjà qu’il ne serait pas artisan comme ses parents et il était forcé de constater qu’il ne serait jamais, au grand jamais, marchand étant donné la timidité qui le caractérisait. Arriverait-il à évoluer au sein de personnes vouaient au combat ? Il n’en savait trop rien, quoi qu’il en soit, c’était la seule voie qu’il envisageait et c’était vers celle-là qu’il se tournait. Devenir garde cependant n’était pas dans ses projets, la hiérarchie n’était pas vraiment pour lui plaire et le casernement non plus. Il savait pertinemment que s’il vivait au milieu des hommes d’armes, il serait un bizut de première classe. Alors autant qu’il se tourne vers quelque chose de moins encadré, à savoir le mercenariat.

Bien décidé à entrer dans cette branche du métier d’arme, il avait passé un bon nombre de journées à travailler sa musculature et à s’entraîner à frapper, se disant qu’à la manière du forgeron qui fabrique des épées de plus en plus efficaces, il pourrait déployer des coups de plus en plus puissants en effectuant le mouvement. La chose se révélait assez peu efficace, en effet il n’avait ni modèle, ni adversaire, aussi se contentait-il d’endurcir ses poings en frappant sans relâche sur un sac de paille plaqué contre un tronc d’arbre. Petit à petit, il enlevait de la paille dans le but simple et unique de se rapprochait de plus en plus de l’écorce pour frapper sur quelque chose qui soit de plus en plus dur. Il avait l’avantage d’avoir un minimum de logique.

En cette belle matinée, le jeune homme s’était porté jusqu’au chantier de l’arène, lieu où il comptait trouver un employeur. On disait souvent que les marchands avaient besoin de mercenaire pour se protéger ou pour accomplir quelques actions d’huissier. Il n’avait aucune expérience, mais sans doute qu’en réduisant son salaire suffisamment il arriverait à trouver un employeur. Jeune et vigoureux, il arriverait peut-être à se défaire de quelques malfaisants et gagnant petit à petit en réputation, il se fournirait un équipement, voire même, pourquoi pas, une carrure plus imposante et un moral de guerrier. Arriverait-il vraiment à coller à la même image que le dieu dont il portait le nom… Pourquoi avait-il fallu que ses parents le gage d’un tel fardeau ? Il se le demandait bien. Mais bientôt plus que réfléchir, il fallut agir. Il décida donc de passer la journée à accoster les marchands pour leur proposer ses services, annonçant un prix toujours assez bas.

Georo marchait dans la rue comme à son habitude, il saluait les passants, il était connu de tous. Sa réputation avait vite fait le tour de la ville, car il était l’un des seuls gardes à avoir était paysan avant. Il avait toujours eu une bonne réputation auprès du peuple et il aimait cela. Il savait que si quelqu’un avait besoin de lui on le lui demanderait. Il ne refuserait jamais un travail qui aiderait les gens. Il continuait donc sa promenade actuelle. Lorsque l’un des marchands qu’il connaissait Doran Levend l’interpela, il dit : ‘’Georo mon ami, je crois que je viens te trouver le travail qui t’occupera enfin comme tu m’en a tant parlé.
- Bonjour, dis-moi quel est donc cette affaire ?

- Je crois que je viens de te trouver un apprenti il est passé il y a déjà quelques minutes. Il me faisait penser à toi quand tu étais jeune.

- Saurais-tu où il est parti ?

- Je ne t’ai jamais vu aussi enthousiaste d’une telle nouvelle. Il est parti par la. ‘’

Doran lui montra le fond de la rue et Georo parti dans cette direction. Georo traversa la foule pour rejoindre le jeune homme. Il ne savait pas du tout à quoi il ressemblait. Mais arrivé prés d’un vendeur d’armures, il apperçut un jeune homme habillé d’habits de basse qualité mais Georo voyait déjà l’envi du jeune homme à vouloir trouver un métier. Avec un garde impérial comme maitre il ne pourrait refuser, il trouverait tous les travails qu’il souhaiterait. Georo décidât sur un coup de tête de décider si oui ou non il pourrait devenir son élève. Il décidât de lui portait une attaque et de décider suivant la réaction de ce jeune homme. Il n’était maintenant plus qu’à quelques mètres et décida de lancer son attaque.

[Coup de taille, 8 Dégâts.]

Le jeune homme était paisiblement en train de faire sa publicité. Paisiblement, vraiment ? Etait-ce bien là le bon mot à employer ? Non. Il était particulièrement stressé, se vendre n’était pas vraiment la chose qu’il accomplissait le plus aisément. Il faisait un bien mauvais mercenaire à agir de la sorte. En effet son manque de confiance en lui devait se ressentir malgré tout l’enthousiasme dont il faisait démonstration. Il voulait véritablement devenir mercenaire, c’était devenu comme une évidence pour lui qu’il devait être un homme d’arme indépendant. Aujourd’hui plus que jamais il savait ce qu’il voulait faire et se haïssait presque de ne pas déjà avoir les compétences nécessaires pour trouver un employeur. Il se maudissait presque, véritablement. Aussi les choses n’étaient elles pas au mieux en cet instant où un nouveau commerçant lui expliquer, plus brusquement que les autres, qu’il ne le prendrait pas avec lui. Fronçant les sourcils, le jeune homme baissa la tête de dépit et reprit sa marche.

Alors il découvrit des chaussures assez grandes, sans doute un Fraon. Levant la tête, le Somte reconnut sans peine l’homme qui était devant lui, Georo était connu du fait de son passé de paysan. Il n’était pas de ces hommes qui n’ont jamais connu que le combat et dont toute la famille a toujours servi l’intérêt des armes. En quelque sorte, il avait un peu de famille dans le métier lui aussi, après tout son père était forgeron, ce n’était pas comme s’il était paysan. Et en un sens il avait cette chance d’être de la ville et non de la campagne, d’être fils d’artisans et non pas fils de journaliers. Il s’apprêtait à sortir du chemin du puissant homme qui lui faisait face lorsque celui-ci sortit son arme sans aucune hésitation apparente.

La lame sortit au clair comme un éclair dans la brume. Le jeune homme prit de panique comprit immédiatement qu’elle était partie pour se fichée dans son corps, il ne comprenait pas encore que le coup ne se voulait pas mortel, et allait donc tout faire pour qu’il ne le soit pas. Faisant appel à tout ce qu’il avait de vivacité il recula, sachant d’expérience qu’on ne pivote pas face à un coup circulaire qui vient de front. C’était une évidence qu’il avait acquise à force de recevoir des taloches de son père. Car fort heureusement son père était un homme qui ne frappait pas ses enfants du poing mais de la gifle, ça évitait de leur briser le nez ou un autre os, sans doute. Le coup l’atteignit, la pointe de l’épée pénétrant dans ses chairs sans grand dommage mais avec une explosion de douleur. Une simple entaille, il n’avait pas les tripes au sol, c’était réconfortant en un sens.

Sa respiration accélérée ne lui permit pas de hurler de douleur, de surprise ou de peur. Mais son corps tenta quand même, seulement par réflexe, pour trouver de l’aide… Il se mit à tousser comme si une peste était en train de l’emporter et crachat bientôt un filet de bile sur le sol. Il venait de vomir, son corps n’arrivant pas à encaisser le choc. Il ne l’avait senti qu’un instant, cette pointe d’acier qui était venue visitée son corps pour écarter sa peau en une plaie douloureuse. Mais dans son esprit elle y était toujours. Il se sentait comme vider de toute substance. Non pas qu’il soit en train de perdre son sang, c’était sa fierté qui en avait prit un coup.

Alors lui vint comme un éclair cette révélation. Malgré les réflexions acerbes de son père, malgré tout ce qu’il avait put vivre comme humiliations, il lui restait toujours de la fierté. Un rien d’amour-propre qui était en train d’être malmené par cet homme. La peur se retrouva engourdie par le sentiment d’urgence. Mais aussi par celui de la colère. Cet homme ne le connaissait pas, il n’avait jamais rien fait pour lui nuire ou lui déplaire et il l’attaquait quand même. Ca voulait dire que sa vie ne valait rien ? Comment pourrait-ce être le cas ? Lui qui travaillait de son mieux pour aider son père à faire ses livraisons, lui qui n’avait jamais causé de tort à sa famille, lui qui n’avait jamais voler ou même insulter les Dieux ! Non, il avait le droit de vivre ! Lui qui pensait il y a peu encore qu’il n’arriverait jamais à rien découvrit que finalement il avait déjà été capable de quelque chose. Et ça justifier amplement sa présence sur cette planète ! Il serra les dents et cracha un peu de salive mêlée de bile. Il lui fallait de l’aide, la garde ne serait pas de trop. Sur le chantier il trouverait vite de l’aide. Alors pour la première fois de sa vie, Krall agit pour sa propre existence. Il plaça une main sur sa plaie, vérifia que la blessure n’était pas trop grave d’un coup d’œil puis s’écarta brutalement de Georo.

"La garde, au meurtrier, à l’assassin !"

Agir de manière totalement déraisonnée ne mènerait qu’à une chose, sa perte. Il n’était pas assez fort, pas assez rapide, pas assez puissant ! Tout ce qu’il pouvait faire c’était demander de l’aide. Il ne courrait pas assez vite pour ne pas être rattrapé par son adversaire. Fuir n’était donc pas une option envisageable et il finirait éviscéré s’il ne faisait rien pour se défendre. Pas d’arme, et il était trop frêle pour espérer quoi que ce soit au combat direct. Et bien soit, il fit la première chose qui lui vint à l’esprit. Se saisissant de son haut de tunique, il l’enleva et l’envoya en direction de son adversaire avant de se ruait en direction d’un outil. Avec un peu de chance il arriverait à éborgner l’assaillant en jetant le matériel d’un charpentier et ça suffirait à le ralentir jusqu’à ce que la garde arrive. Restait alors à espérait que les gardes arriveraient à avoir le dessus sur cet homme-là ! Ca n’était pas dit. Il y avait des rumeurs au sujet de ce Georo, qui serait capable de couper un homme en deux dans le sens de la longueur avec une épée émoussée. Il était réputé pour sa puissance incroyable et son talent des armes. Et alors que ce fait avait souvent aidé le jeune homme à s’imaginer des destins glorieux, il espérait en cet instant qu’il ne s’agisse que de fables et que le type soit un être tout aussi innocent que lui.

Krall intima une prière à son homonyme pourvu que celui-ci lui offre une puissance inespérée et qu’il se retrouve dans une condition meilleure où il aurait une chance de vaincre. Jaïna pour qu’elle guide l’outil qu’il comptait lui lancer une fois qu’il l’aurait trouvé et atteint, car le jeune Somte ne savait pas encore s’il y avait un outil dans les environs, il l’espérait juste puisqu’il se trouvait sur un chantier. Ha ! Que sa vie soit sauve et qu’il apprenne à se battre pour que si jamais un autre énergumène venait à menacer sa vie il puisse lui faire face et peut-être bien même le terrasser ! Oui, qu’un jour il puisse assurer sa sécurité avec l’aide de nul garde et qu’il inspire le respect, la confiance et à ses ennemis la terreur !

Plus que jamais, Krall rêvait de puissance et de combats prestigieux.

Georo avait longtemps cherché un apprenti et aujourd’hui devant lui il l’avait peut-être. Il l’espérait de tous son cœur, il avait enfin pouvoir apprendre ce qu’il avait retenu de sa vie. Le coup portait au jeune homme avait été un peu fort selon son gout et il voyait bien que son âge avancée ne lui permettait plus de contrôlé précisément sa force et sa vitesse. Le jeune homme avait une belle entaille sur le torse, il avait bien essayé de limiter sa force mais son épée était partie rapidement. Le jeune homme avait une belle blessure mais il avait quand même réussi à évité une partie de cette attaque. Normalement cette attaque aurait tué un homme normal, la force surhumaine de Georo lui aurait facilement permis et avec le manque de contrôle dont il avait fait preuve. Le jeune homme avait été étourdi par cette attaque mais après avoir repris ces esprits il ôta sa tunique déchirée et fonça vers le cœur du chantier, surement pour pouvoir trouver un objet à prendre en main pour se défendre. Mais Georo savait qu’il pouvait battre à peu prés n’importe quel homme à part le Kannak alors ce jeune homme inexpérimenté ne pouvait gagner que ne se soit avec n’importe quel arme.

Georo lui lança : ‘’ Ça ne te servira à rien de chercher une arme pour te défendre. Je ne te veux aucun mal. Je n’ai pas su contrôler ma force et je voulais tester tes capacités à pouvoir esquiver une attaque dorsale. Reviens par ici que je t’amène au soigneur de l’église. Il faudrait que je te test encore mais je cherche un apprenti et souhaite enseigner mon savoir. ‘’

Le jeune homme resta immobile, un burin dans la main, prêt à lancer au visage de son agresseur. Celui-ci semblait s’être calmer, faisant à présent montre de ce qu’on aurait put appeler une mine amicale… On l’aurait put s’il n’avait pas fait une entaille de vingt pouces de long sur le torse d’un pauvre adolescent qui ne lui avait rien. Pauvre adolescent qui se trouvait être Krall dont le visage rouge et la respiration haletante affirmait toute la panique et le besoin de réconfort. Et ce n’était ni la figure enjouée de son agresseur, ni le calme que celui-ci laissait voir qui allaient le pousser à se rapprocher de lui comme un chien docile. Il gardait le burin entre ses doigts crispés, preuve de sa hargne et de son manque apparent de confiance envers son présent adversaire. Cet outil dressé devant lui avec force faisait office de crocs tels que ceux qu’auraient dévoilé les babines d’un chien face à être qu’il croit néfaste à son entourage. En cet instant, son entourage était le plus direct, à savoir lui-même, son propre corps. Attentif au moindre des mouvements de Georo, Krall aimait à croire qu’il serait apte à réagir si celui-ci lui donner un assaut. Mais comment aurait-il survécut face aux ambitions meurtrières d’un homme de cette carrure. Il crut comprendre un instant, lorsqu’il se fit la remarque que l’entaille qu’il avait ne pouvait être le résultat d’une attaque assassine. Non, on l’avait attaqué dans le simple but de le blesser, de le faire souffrir sans doute, sans le tuer ! L’adolescent trembla de tous ses membres, allait-il le saigner à blanc ? Le dépecer au fil de sa lame sans l’avoir tuer auparavant. Etait-ce une torture plus qu’une exécution qu’était en train d’orchestrer ce guerrier à l’ascendance paysanne. L’objet de métal que tenait alors le pauvre damoiseau suffirait-il à le protéger ? Non, c’était certain, en ce cas devait-il en faire l’outil de sa fuite ou celui de son salut ? Et si plutôt que de tenter d’échapper à un homme qui le rattraperait sans mal il valait mieux se donner la mort à soi-même. Une mort rapide et détachée de l’humiliation de devoir laisser son destin entre les mains d’un autre. Son esprit était tout occupé à la question, si bien qu’il lui fallut un instant pour comprendre les mots que lui envoya alors le vieux combattant.

Il voulait le tester ? Simplement. Savoir s’il était apte ou non à sortir indemne de cette attaque ? Et bien non, il n’en était pas sorti indemne, loin de là même. Son torse nu, couvert de poussière, laissait voir une trace sombre là où la lame était passée et de ce sinistre relief coulait un liquide chaud qui s’épaississait et s’assombrissait au contact de la terre qui maculait sa peau. La maigre stature du jeune homme laissait place à un entrelacs de muscles peu volumineux mais assez présent pour être vus. Sa musculature toute durcie par la panique qui l’animait, il semblait rachitique, l’absence de graisse lui donnant des airs de malade que son teint pâle et son acné n’arrivaient pas à dissimuler et accentuaient au contraire. Il apparaissait comme un pauvre adolescent, blessé sans raison et dont la seule défense avait été de se croire apte à retarder son agresseur jusqu’à l’arrivée des gardes. Il n’y avait rien là-dedans qui ne soit héroïque et à vrai dire il n’aurait sans doute même pas eût la force d’accomplir ce maigre acte qu’était celui de se défendre jusqu’à l’arrivée des secours. Il n’était rien de plus qu’un vulgaire lombric, qu’on peut balayer d’un simple coup de pied et qui ne peut en retour qu’espérait survivre à l’impact. Il était le sujet de son propre dégoût, comme toujours, trop faible pour accomplir les tâches les plus simples. Il ne savait plus quoi faire à présent pour quitter cette voie toute tracer, celle d’un destin misérable et odieux qui ne pourrait jamais le porter que jusqu’à la ruine. Sans doute finirait-il mendiant et alcoolique, sans plus aucune famille, sans amis, sans personne pour le porter dans son cœur, ni même pour le conduire jusque chez lui après chacune de ses nuits de beuverie. Non, il ne voulait pas finir ainsi mais savait que c’était le lot de ceux qui perdaient tout intérêt à vivre Et quel était l’intérêt de vivre comme une peine pour les autres, un poids qui ne peut rien faire de plus que ralentir ses alliés en laissant rire ses ennemis. L’incompétence était la tare qui le marquer depuis toujours et malgré toute la volonté qu’il avait de changer, rien ne lui avait jamais permis d’apprendre voire même de comprendre…

Or c’était bien ce qu’on lui proposait en cet instant, le choc fut quasiment plus ahurissant que le coup de lame. Cet homme qu’il avait à l’instant prit pour son futur assassin venait de lui proposer de devenir son maître. De lui communiquer son savoir et de faire de lui une sorte de successeur de son talent guerrier. C’était une aubaine à laquelle il n’aurait jamais put croire jusqu’à présent. Le jeune homme n’était pas sans savoir que celui qui lui faisait face était un combattant tel qu’on en voit rarement et dont on entend souvent parler. Malgré son âge avancé il gardait une vivacité et une puissance susceptible de faire trembler n’importe quel adversaire… Tout du moins c’est ce qu’en pensait ce jeune homme qui n’avait jamais côtoyé les bretteurs ailleurs que dans les fables. Il sentit quelque chose se serrait dans sa poitrine, non pas son cœur mais plutôt son souffle. Comme une chaude boisson, la nouvelle venait déstabiliser sa rancune, il se trouvait à présent à cours d’air, comme si sa gorge était brûlée par un alcool trop fort. Son regard tentait à présent de plonger dans les yeux de cet homme qu’il n’aurait jamais osé regarder en face autrement. Trop timide, le jeune Somte fuyait toujours le regard des personnes qui lui semblaient trop importante mais le cas présent le pousser à vouloir s’assurer que son interlocuteur n’était ni menteur, ni délirant. Il pensait bien voir dans ses yeux de la sincérité, et en vérité il n’était pas vraiment bon à ce jeu là. En effet, Krall n’avait jamais été un fin psychologue et déterminer si une personne lui mentait ou non n’avait jamais été son fort. Quoi qu’il en soit il fallait bien qu’il se fit à lui-même parfois, sinon jamais il n’avancerait. Il prenait un risque, il le savait, quoi qu’il en soit il lâcha bientôt son burin et tout en serrant les dents pour tenter d’endiguer la douleur il s’approcha du puissant guerrier qui l’avait assailli un peu plus tôt. Son pas était trébuchant, il n’arrivait pas à affirmer ses appuis suffisamment pour ne pas tituber. Le choc physique mêlait à l’autre, plus psychologique, le laissait pantois, tant et si bien que se fut d’une toute petite voix qu’il répondit :

"Je veux être plus fort… Faites moi devenir plus fort…"

L’adolescent avança encore de quelques pas puis finalement s’arrêta devant son imposant aîné. Il baissa alors la tête en signe d’humilité puis petit à petit s’affaissa comme pour lui signifier tout le respect qu’il avait à son écart. Intérieurement, il perdait presque pied, les présents chamboulements que son organisme avait encaissé semblant épuisait ses forces.

"J’accepte de t’entrainer et je compte bien te faire travaillé tes réflexes."

Il regarda l’entaille du coup qu’il lui avait donné et eût un petit sourire en coin. Le garde se demanda ce que ça aurait donné s’il y avait mis ne serait-ce que le quart de sa force. Il se rappelait quelques combats où les adversaires avaient été littéralement déchiquetés sous les coups de lames et alors qu'ils étaient des guerriers redoutés. Un jeune homme n’ayant aucun pratique du combat, mes Dieux il ne peut l’imaginer.

"Je te laisse un mois pour te reposer, pendant ce temps je te préparerais un équipement, tu auras droit à une épée de bois et une armure de cuir, je verrais plus tard pour le maniement du bouclier. Je reviendrais te chercher pour commencer l’entrainement."

Le jeune homme tremblait de tous ses membres. Il répondit d’un simple mouvement de tête, sachant sa gorge trop serrée pour prononcer le moindre mot. Il avait mal, véritablement mal, il avait besoin d’être soigné et le savait. Il irait à l’église dès que la bienséance le lui permettrait. Il ne voulait pas paraître ingrat face à cet homme qui lui offrait une chose qu’il n’aurait jusque là pas pu espérée : l’entraînement d’un ancien garde de l’empereur. Une véritable source de connaissances martiales et un entraîneur sans doute bien meilleur que n’aurait put l’être les sectionnaires de la garde. Krall ne pouvait s’empêcher d’imaginer les choses grandioses qu’avaient pu accomplir cette figure de Muni’Mura qu’était Georo. Il l’imaginait sans mal avec quelques années de moins, lame au poing, étripant assassins et adversaires sans grande difficulté à l’aide de lames d’une qualité grandiose. Oui, ces épées comme celle qui portait en cet instant même sans doute un vestige de son passé au service du dyarque ! Malgré sa blessure et son épuisement le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sentir une douce chaleur se répandre en lui. Celle qu’on ressent lorsqu’on est réconforté à la suite d’un trop grand mal être. Il avait depuis plusieurs semaines trouvait beaucoup de mal à accepter sa vie. Ca avait eu de nombreuses conséquences sur son moral et sa santé. En effet, il avait perdu un peu de poids, lui qui déjà n’était pas bien vaillant et ce sans doute à cause des nausées qui le prenaient lors de crises de stress durant lesquelles il ne voyait aucune échappatoire à sa vie actuelle. A présent ça changerait sans doute grâce à cet homme qui lui offrirait sans doute toute l’expérience martiale nécessaire à une carrière de mercenaire digne des contes qu’on fait aux enfants ! Oui, il s’y voyait déjà, mais savait d’avance que ça ne serait pas aisé. Et cette première blessure à l’arme lui indiquait sans problème toute la peine qu’on pouvait avoir à supporter la douleur infligée par les épées. Espérons que ça soit la pire, parce qu’il se voyait mal résister à plus. L’estafilade était légère, ses tripes étaient loin de se répandre sur le sol, mais ça le faisait quand même souffrir assez sévèrement. Il lui faudrait attendre un mois… Et bien soit, il s’entraînerait encore en attendant que ne vienne le chercher son mentor. Quoi qu’il en soit il aurait à présent une plus grande confiance en l’avenir, de l’espoir ! Il regrettait de savoir qu’il n’aurait droit qu’à une épée de bois, mais soit, il s’en contenterait pour ses débuts d’homme en arme. Peut-être enfin Krall allait-il pouvoir redonner à ce nom toute la tension martiale qu’il évoque aux croyants. Car là était bien le nom du Dieu protecteur, celui qui donne de la force aux hommes et la teste, ainsi que le fit pour lui Georo en l’assaillant de la sorte. Regardant dans les yeux son interlocuteur il finit par conclure qu’il devait s’en allait, parce que même si son sang ne coulait pas à flot, son énergie l’abandonnait totalement. Et ce plus à cause de ses soucis dus au stress que du fait de l’affrontement. A vrai dire cette altercation n’avait fait que réveillait le mal qui sommeillait en lui, menaçant de le faire rompre à tout moment.

"Au revoir, messire. Je vous attendrai."

Krall s’inclina du mieux qu’il put, les mouvements qui régissaient son buste lui infligeant des pics de douleur au niveau de la plaie qu’il avait sur le torse. Grâce aux soins apportaient par le clergé sans doute pourrait-il éviter l’infection, les soigneurs étaient connus pour êtres des gens efficaces. Mais le sort des villageois comme lui n’était pas toujours prioritaire face aux demandes de la garde ou du clergé lui-même. Si jamais un important prêtre était tombé dans les escaliers, on ne jetterait même pas un coup d’œil à un villageois éventré. Heureusement il n’avait pas ce malheur, la blessure était superficielle bien qu’impressionnante pour un œil non averti tel que le sien. Il se dirigea donc le plus rapidement qu’il put jusqu’à l’église dans le but de recevoir des soins adéquats. Et bien voilà qui changer les choses de manière assez radicale. Quelques minutes auparavant il se croyait prêt à être embroché et voilà qu’à présent il allait être l’apprenti d’un homme rompu au maniement des armes ! Quelle chance ! Il espérait seulement que tout ceci n’était pas qu’une illusion. A vrai dire la principale raison qui lui laisser à penser que c’était belle et bien réel, c’était qu’il ne voyait aucune raison qu’on lui mente de la sorte. Et bien soit ! Il aurait un bon entraîneur, dans un mois, en attendant, il fallait qu’il poursuive l’entraînement et qu'il soit soigné !

Spoiler:

Krall retrouve toute sa Santé.